Petit lexique pédagogique
Chaque profession utilise un vocabulaire spécifique. Il suffit d'avoir entendu une conversation entre deux médecins ou deux juristes pour s'en rendre compte... L'enseignement a aussi son jargon parfois incompréhensible. Le but de ce petit lexique est de vous éclairer sur certains termes.
Activités en décloisonnement | activités organisées avec des enfants de plusieurs classes, et donc d'âges différents. Ce sont les groupes "verticaux", inter-âges, en complémentarité avec les groupes "horizontaux", les classes d'âges. |
Adaptation à la langue de l'enseignement | certains enseignants se sont spécialisés dans les cours de français donnés comme seconde langue aux enfants dont la langue maternelle n'est pas le français. On parle aussi de classe d'adaptation ou d'immersion. |
Approche fonctionnelle des matières, des apprentissages | l'essentiel, pour un enfant qui apprend, est de donner du sens à ce qu'il fait, de pouvoir l'utiliser directement dans sa vie quotidienne. Autrement dit, de donner une fonction, un rôle, une utilité à ses savoirs. |
CEB | certificat d'études de base. C'est le diplôme d'école primaire. |
Centre PMS - Psycho Médico-Social | chaque école est rattachée à un centre PMS qui offre aux élèves et à leurs parents une aide psychologique, médicale et/ou sociale. Le PMS peut vous donner des conseils d'éducation, d'orientation, ou de remédiation à certaines difficultés. |
Contrat de travail | les élèves reçoivent ou négocient avec leur enseignant des contrats de travail, des tâches à réaliser, qui leur permettent de progresser à leur rythme dans la matière, qui leur fixent des objectifs et leur donnent des exercices à faire pour y arriver. |
Cotitulariat | l'organisation en cycle (au moins deux années) implique que les enseignants travaillent ensemble et soient donc co-titulaires, co-responsables des enfants. |
Développement des compétences | les compétences sont un ensemble de choses, très variées, que les élèves doivent être capables de faire. Elles sont décrites en détail dans le décret du 26 avril 1999 portant confirmation des socles de compétence. Les programmes d'études sont continuellement adaptés à ces socles de compétences. |
Devoirs à domicile réglementés | toutes les écoles sont soumises au décret qui régule les travaux à domicile. Il limite leur durée (pas de travaux en première et deuxième année, des travaux d'une durée maximale de vingt minutes en troisième et quatrième et de trente minutes en cinquième et sixième), impose qu'ils portent sur des matières déjà vues et comprises en classe et qu'ils ne soient pas cotés. Ce décret n'est pas observé par toutes les écoles. Celles qui signalent 'devoirs réglementés " le respectent. |
Discrimination positive (D+) | discriminer, c'est traiter différemment ; en général, quand on discrimine, on donne moins aux plus faibles. Ici, puisque c'est "positif", on donne plus à ceux qui ont moins. Les écoles en difficulté(déterminées sur base de critères tels que la position sociale défavorisée des parents des élèves, leur origine immigrée, les hauts taux d'échecs scolaires,...) reçoivent donc des moyens supplémentaires : du personnel, des formations, des équipements,... Si l'on compte toutes les sortes de discriminations positives, on arrive à un total de 20 millions d' € par an. |
Education globale | on distingue généralement trois grand domaines d'activité humaine, symbolisés par la tête, le cur, le corps. Ces trois domaines réclament l'équilibre. Certaines écoles tendent davantage vers cet équilibre en faisant alterner les apprentissages cognitifs, affectifs et moteurs, c'est-à-dire en offrant aux enfants une éducation "globale". |
Enseignement traditionnel | c'est celui que nous avons tous connus, qui est dispensé dans la plupart des écoles. C'est ce que nous appelons "l'arrosage" : pédagogie frontale, élèves plutôt passifs, priés de répéter ce que le maître dit, évaluation sommative, primauté donnée au travail individuel, et à la compétition, grande place des points, des bulletins, du travail à domicile... |
Enseignement individualisé | il vise à s'adapter aux différences qui existent entre les élèves, à s'adresser aux diverses personnalités. Les enseignants consacrent plus de temps à des apprentissages en petits groupes ou en tête à tête avec les élèves qui rencontrent des difficultés. |
Enseignement spécial | il est organisé en complément de l'enseignement ordinaire et accueille des enfants atteints de divers handicaps. Les écoles sont classées par type selon un numéro, de 1 à 8 : 1-débilité légère, 2-débilité modérée et sévère, 3-troubles du comportement dits "caractériels", 4-déficiences physiques, 5-maladies, 6-déficiences visuelles, 7-déficiences auditives, 8-troubles instrumentaux. |
Enseignement par groupes de niveau | ces groupes rassemblent des élèves qui ont atteint le même niveau dans certains apprentissages. Ces élèves n'ont pas nécessairement le même âge et n'appartiennent pas d'office à une même classe. On rassemble ainsi les "forts" d'un côté et les "faibles" de l'autre, on fait des groupes homogènes. Pourtant, de nombreuses études ont démontré que l'hétérogénéité des groupes est porteuse d'une meilleure réussite grâce aux interactions entre les plus forts et les plus faibles. |
Evaluation formative | elle a sa place au cur même de l'apprentissage, elle guide l'élève et l'enseignant, elle indique de manière constante d'où l'élève vient, où il est et où il doit aller. Elle ne se traduit pas par des points, n'est pas accompagnée de sanctions. Elle est appelée formative parce qu'elle fait partie de la formation ; elle permet de détecter les difficultés au moment où elles apparaissent, elle analyse les erreurs pour réorienter l'élève dans sa recherche. |
Evaluation sommative | elle mesure ce que les élèves savent par rapport à une norme d'excellence qui est le sans-faute. Ces mesures de ce que les élèves savent -ou plutôt ne savent pas, puisque l'on comptabilise les erreurs- se font à divers moments de l'apprentissage. A la fin d'une période (trimestre, année), on fait la somme de tous les résultats obtenus aux contrôles, interrogations, examens. Puis on fait une moyenne, qui a l'ambition de mesurer la valeur de chaque élève. Cette évaluation met l'accent sur la vitesse de l'apprentissage plus que sur sa solidité. |
Evaluation certificative | elle "certifie" que l'élève a acquis les savoirs d'un niveau d'enseignement et peut passer au niveau supérieur. Si l'élève est jugé inapte à progresser, il doit doubler son année. Jusqu'à présent, cette évaluation certificative intervenait chaque année, au mois de juin. Après la réforme de l'Ecole de la réussite, elle n'interviendra qu'en fin de chaque cycle. Cela signifie donc que les élèves ne pourront plus redoubler en cours de cycle : la "certification" se fera par cycle. En fin d'études primaires, cette certification est accompagnée du certificat d'Enseignement de Base, le CEB. |
Evaluation continue | elle s'applique de manière continue, permanente, contrairement aux évaluations périodiques que sont les examens. C'est un synonyme de l'évaluation formative. |
Examen diocésain et cantonal | ces examens ont lieu en fin de 6ème primaire. Ils s'organisent sur le territoire d'un diocèse (pour l'enseignement libre catholique) ou d'un canton (pour l'enseignement officiel). Ils sont le seul contrôle externe aux écoles du niveau de connaissances des élèves. A partir de 2008, ils seront supprimés et remplacés par un examen de la Communauté française. |
Gestion mentale des apprentissages | apprendre est un processus long et complexe qui nécessite de passer par une série d'étapes. Le problème est que les déclics qui font sauter d'une étape à l'autre ne sont pas les mêmes pour tous. La gestion mentale invite les élèves à examiner ensemble comment ils passent les étapes et comment se font leurs déclics, et permet ainsi d'avancer de manière plus sûre et plus efficace dans l'apprentissage. |
Groupes 5/8 | Les chiffres 5/8, 8/10, 10/12 indiquent les tranches d'âge des élèves du cycle. Le 5/8 concerne donc des enfants de 5,6,7 et 8 ans, soit ceux qui fréquentent la 3ème maternelle, la 1ère et la 2ème primaire. |
IMS, Inspection Médicale Scolaire | elle a pour but le dépistage des déficiences physiques ou mentales, le dépistage des maladies transmissibles et la mise en place de mesures de prophylaxie qui s'imposent pour éviter leur propagation. Cette inspection médicale est obligatoire dans toutes les écoles : ce sont les "visites médicales" auxquelles sont régulièrement soumis les élèves. Elle vient d'être chargée par décret de la promotion de la santé à l'école. |
Logopède | professionnel du langage qui aide les enfants en difficulté suite à un handicap tel que la dyslexie, le bégaiement, la dyscalculie ... |
Maître de remédiation | certaines écoles organisent des cours de rattrapage ou de remédiation dans diverses matières. Les élèves plus lents ou en échec dans une branche peuvent ou doivent assister à ces cours, donnés par des "maîtres de remédiation". |
Maître détaché de classe | ce sont des enseignants qui ne sont plus attachés à une seule classe. Ils deviennent spécialistes dans la remédiation ou l'adaptation à la langue. Ou bien ils quittent l'école et participent à des commissions, groupes de recherche du Ministère ou du Cabinet. Ou encore ils deviennent formateurs ou accompagnateurs de la réforme : ils se déplacent alors dans les autres écoles. |
Mise en place d'une réserve éducative | certaines écoles s'ouvrent sur le monde ; leurs élèves quittent régulièrement les quatre murs de la classe pour observer ce qui s'y passe. Pour faciliter l'observation, elles créent des "réserves éducatives" sur le mode des réserves naturelles : une mare, des plantations, des nichoirs pour oiseaux, un élevage de petits animaux... |
Organisation par degré | l'enseignement primaire a longtemps été organisé en trois degrés, groupant chacun deux années. |
Pédagogie active | pédagogie signifie "manière de mener un enfant". Chaque pédagogie transporte avec elle des valeurs (solidarité ou individualisme par exemple) et renforce certains comportements (travailler en équipe ou tout seul) et certaines attitudes (trouver qu'apprendre c'est amusant ou ennuyeux). La pédagogie active est celle qui rend les élèves actifs : c'est eux qui cherchent, qui construisent leurs savoirs. |
Pédagogie différenciée | elle considère que tous les enfants sont différents, elle respecte et valorise ces différences. Elle permet donc à des enfants différents de progresser à leur rythme, à leur manière, selon leur méthode, pour arriver bien sûr aux mêmes objectifs. |
Pédagogie participative | elle est synonyme de pédagogie active ; elle permet aux élèves de participer à la construction de leurs savoirs. |
Pédagogie fonctionnelle | approche fonctionnelle des matières. On part des intérêts des enfants, de ce qu'ils connaissent, de ce dont ils ont besoin, pour leur proposer des apprentissages "fonctionnels", qui joueront un rôle dans leur vie. |
Pédagogie interdisciplinaire | elle relie les disciplines entre elles et les rattache à la réalité. Par exemple, on étudie l'eau : on fait du français en écrivant un poème sur la pluie et une lettre au propriétaire d'un étang ; on fait des maths en calculant le débit de la rivière ; on fait des sciences en examinant l'eau qui bout ; on fait de la géographie en examinant la carte fluviale ; etc. Tout est dans tout, mais les disciplines scolaires ont tellement saucissonné les savoirs que beaucoup d'élèves n'y voient plus de sens. |
Pédagogie du projet | la classe ou l'école décide de réaliser un projet. Cela va du creusement d'une mare à l'organisation d'un voyage, en passant par la pièce de théâtre, les visites à la maison de repos ou la création d'une bibliothèque. Les enfants débordent d'idées. Pendant un certain nombre de jours, de semaines ou de mois, la plupart des apprentissages vont tourner autour de ce projet. Tout ce que les élèves apprennent sera utilisé concrètement dans le projet, et le projet fera naître d'autres savoirs. |
Pédagogie de la réussite | elle se base sur la conviction que tous les enfants sont capables d'apprendre. Cette idée "porte" véritablement les enfants, qui prennent confiance en eux et osent faire des essais et aussi des erreurs. La pédagogie de la réussite met l'accent sur ce que les enfants savent et apprennent plutôt que sur leurs erreurs. Elle leur donne plusieurs chances en leur proposant d'améliorer leur travail. Elle vise à soutenir les progrès de chacun, elle encourage et donne espoir même aux plus faibles. |
Plan 2000-2005 | La première échéance de cette réforme était fixée en 2000 : depuis cette date, toutes les écoles fondamentales doivent fonctionner en cycles jusqu'à la fin de la deuxième primaire. En 2005, c'est toute l'école primaire qui devra fonctionner ainsi. |
Programmes | les programmes d'études sont déterminés par les Pouvoirs Organisateurs des écoles. Ceux-ci sont regroupés en fédérations selon le réseau auquel ils appartiennent. C'est ainsi que l'on fait référence au programme de l'enseignement catholique (ou programme intégré), à celui de la Communauté Française ou de la Ville de Bruxelles. |
Psychomotricité | dans le cadre d'une éducation plus équilibrée entre la tête, le corps et le cur, certaines écoles attachent une grande attention à l'apprentissage de la motricité, du mouvement, sous toutes ses formes. Elles offrent à leurs élèves, surtout ceux de maternelle, la possibilité de suivre des cours ou des activités de "psychomotricité". |
Regroupement frontal | on parlerait plutôt de pédagogie frontale. C'est l'arrosage, qui met en face à face l'enseignant qui parle et les élèves qui écoutent. |
Socles de compétence | On définit les "socles" comme étant la base commune que tous les élèves doivent absolument maîtriser pour pouvoir progresser dans la scolarité. |
Travail en demi groupe | pour certaines matières, surtout les langues ou les manipulations, la classe est divisée en deux groupes, ce qui permet davantage d'échanges et d'interventions des élèves. |
Tutorat | les élèves plus âgés deviennent les tuteurs, les parrains des élèves les plus jeunes. Ils les aident à résoudre leurs difficultés d'apprentissage. Comme leur "déclic" est très récent, ils trouvent souvent la bonne méthode. En réexpliquant ce qu'ils ont compris, les plus grands renforcent leur propre compréhension. |
ZEP - Zones d'Education Prioritaires | ce sont des zones géographiques qui regroupent des populations particulièrement défavorisées au niveau social, économique et culturel. Ces zones recevaient une aide en personnel et en équipement qui touchait en priorité les écoles mais qui concernait également le quartier. Elles sont aujourd'hui remplacées par la Discrimination Positive |
Source: Danielle Moureaux